bonjour aux promeneurs !
Olivier Thiébault
Ed. Alternatives
 
Bouquins : Guide de la France insolite
Claude Arz
Guides Hachette
 
ART BRUT
Collection de l'Aracine

Extrait avant-propos
Joëlle Pijandier Cabot
Savine Faupin
 
L'ART BRUT
Lucienne Peiry
Flammarion
 
Du côté de l'art brut
Michel Ragon
Albin Michel
 
Il fait sombre va-t-en
Cercueils au Ghana
Thierry Secretan
 
L'art outsider
Art brut et création hors normes au XXe siècle
Colin Rhodes
Collection l'univers de l'art
 
Les jouets de l'imaginaire
" Raymonde et Pierre Petit "
par Jocelyne et Jean-Paul Le Maguet
Collection jardin secret
 
Un imagier au siècle des robots
Jean-Louis Lanoux
 
Les primitifs du XXe siècle
Art brut et Art des malades mentaux
 

Abcd une collection d'art brut
Actes sud ABCD

  BONJOUR AUX PROMENEURS !

Olivier Thiébault
Ed. Alternatives

Un salut cordial aux promeneurs de l'art, à ceux qui le goûtent, choqués ou ravis - mais toujours étonnés - au détour d'un chemin, et à ceux qui le créent sans en avoir l'air, récupérant ici, bricolant là, faisant feu de tout bois pour mettre à jour leur " grand œuvre ".
De ces artistes hors normes, Dubuffet disait qu'ils étaient indemnes de toute culture artistique ; de cet art qualifié de brut on a dit le pire et le meilleur.
Olivier Thiébault ne tranche pas. Au cours de ces dernières années, il a visité, principalement dans l'ouest et le nord de la France, une vingtaine de ces créateurs peu ordinaires - anciens agriculteurs, artisans, bricoleurs ingénieux… " le plus souvent à la retraite. Il retient de ces rencontres " un voyage surprenant au centre de l'être, un voyage qui dévoile peu à peu les mystères de la création, un paysage merveilleux où l'art est exposé en plein air pour le plaisir d'y respirer. "

" … Au hasard des trouvailles, cet art d'évasion enseigne l'audace de céder en pleine lumière aux désirs, et notamment au désir d'accéder à une identité propre et plénière, de maintenir face aux autres les traits d'une singularité. Cet art culture généralement une esthétique de plein, de l'excès. La peur du vide se réveille quand vient l'heure de la retraite. La menace latente d'une vacuité de l'existence est ici à la fois conjurée et désignée. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles cet art nous émeut, et pour lesquelles il dérange : la constitution d'un espace de liberté et de dignité, aussi modeste fît-il, menace toujours, au moins potentiellement, l'ordre établi. "
Dents Riout


 
     
 

LA FRANCE INSOLITE

Claude Arz
Guides hachette

Dans la paisible campagne mayennaise, un dragon à la gueule béante garde l'univers de Robert Tatin ; à Rothéneuf, sculptés dans le rocher, les corsaires de l'abbé Fouré regardent la mer avec fierté ; en Dauphiné, c'est le Facteur Cheval qui réunit dans un même rêve de pierre toutes les architectures de la planète…

Hommage rendu aux " Grands Ancêtres ", les précurseurs de l'art hors norme ouvrent les pages de ce livre consacré essentiellement aux créateurs singuliers d'aujourd'hui. Cette nouvelle génération d'autodidactes de l'imaginaire travaille loin des villes. Sculpteurs mystiques, prophètes de l'Apocalypse ou collectionneurs frénétiques, ils sculptent, assemblent, rassemblent, peignent le plastique, le bois, la pierre, détournent les objets à vocation industrielle pour recréer un univers extraordinaire aux marges les plus étranges de la culture esthétique officielle.

Ecrivain-voyageur, poète avant tout, Claude Arz est allé à la rencontre de ces irréguliers de l'art. A travers analyses et interviews, s'appuyant sur une très riche illustration (130 photos couleur, la plupart inédites), l'auteur fait revivre ici plus de cent lieux magiques, autant de continents aux architectures hors du commun, peuplés de créatures et de divinités issues d'un panthéon personnel, perdus le long des chemins d'une France parallèle.


 
     
  ART BRUT
Collection de l'Aracine

Extrait avant-propos Joëlle Pijandier Cabot
Savine Faupin

Car, soulignons le, la découverte et la connaissance de l'art brut sont le fruit d'engagements passionnés et de recherches entreprises depuis un siècle par des médecins psychiatres tout d'abord, rapidement rejoints par des artistes et des intellectuels. L'art brut apparaît en tant que phénomène artistique dans le champ de ce que l'on a nommé jusque récemment l'" art des fous ", dès la fin du XIXe siècle, avec le développement des hôpitaux psychiatriques. Quelques médecins éclairés, généralement amateurs d'art, comme Jean-Martin Charcot. Cesare Lombroso, Marcel Réja, Hans Prinzhorn ou Gaston Ferdière, reconnaissent, dans les productions artistiques de certains malades mentaux, une dimension créatrice et une force d'expression qui excèdent largement la valeur symptomatologique qui leur était généralement attribuée. Des projets de musée sont formés très tôt par certains de ces médecins.

Puis des artistes s'engagent dans la même voie : Paul Klee ; les surréalistes, parmi lesquels André Breton, au premier chef, et Max Ernst, pour lesquels l'" art des fous " et les œuvres médiumniques, qui sont part constitutive de l'art brut, ouvrent à des territoires mentaux situés en marge des voies balisées par la conscience et la rationalité. L'intérêt manifesté entre les deux guerres par ces expressions s'inscrit dans un contexte général d'ouverture à l'altérité et au relativisme culturel, marqué par la constitution de la science ethnologique.

Jean Dubuffet s'y intéresse aussi dès 1923 et invente, pour nommer cet art, qui résiste à toute entreprise de définition globalisante et à tout effort taxinomique, le terme d'art brut.

La Frénouse devrait être un livre d'images, un peu comme les cathédrales médiévales, destiné à initier les hommes à une nouvelle culture. Les murs, qui disparaissent sous des torrents de chevelures de ciment coloré, sont historiés de frises surréalistes, fantastiques. Les personnages sculptés en saillie empruntent aux civilisations les plus diverses. Une même statue peut avoir un visage asiatique, un corps aztèque, des mains celtiques. La planète Tatin se veut le résumé microcosmique de toutes les langues des peuples passés, présents et futurs. En construisant son Arche, Tatin a jeté un pont artistique et philosophique entre l'Orient et l'Occident.


 
     
 

L'ART BRUT

Lucienne Peiry
Flammarion

Dès la fin du siècle dernier, la nécessité de rompre avec la tradition académique a conduit les artistes à s'intéresser à d'autres cultures. Le primitivisme a été l'une des réponses à cette recherche d'altérité. Mais certaines expressions paraissaient aussi ouvrir des perspectives nouvelles : l'art populaire, les dessins d'enfants, " l'art des fous ", l'automatisme, ou encore les graffitis. Le terrain était ainsi préparé pour la " découverte ", par Jean Dubuffet, de ces œuvres troublantes réunies aujourd'hui sous le terme d'Art Brut. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, en effet, celui-ci s'intéresse aux travaux réalisés par les pensionnaires d'hôpitaux psychiatriques, aux marginaux (autodidactes, prisonniers, inadaptés divers), dont l'inventivité spontanée s'exprime hors de l'" asphyxiante culture ". Après deux fructueuses tournées en Suisse où il découvre Wölfli, Aloïse et Müller, Dubuffet, soutenu par Breton et Paulhan, fonde en 1948 la compagnie de l'Art Brut, destinée à compléter les collections nouvellement constituées, à les exposer et à en faire l'exégèse. Après de nombreuses péripéties, la collection de l'Art Brut trouve sa place à Lausanne en 1976 et connaît un retentissement international. Cet ouvrage, rigoureusement documenté, retrace l'historique de la notion d'Art Brut, mêlée à l'histoire même de son initiateur. On trouvera en annexe le portrait d'un grand nombre de ces artistes marginaux, peu connus du public. Les œuvres reproduites, venues pour l'essentiel de la collection créée par Dubuffet, conservent intact leur pouvoir de fascination et leur liberté subversive, au point d'avoir inspiré de nombreux artistes contemporains.

Lucienne Peiry, historienne de l'art et journaliste culturelle à la Radio Suisse Romande et dans divers périodiques, a soutenu une thèse sur l'histoire de la Collection de l'Art Brut à Lausanne.


 
     
  Du côté de l'art brut
Michel Ragon

Albin Michel

Art Brut :

" des productions de toute espèce - dessins, peintures, broderies, figures modelées ou sculptées, etc. - présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l'art coutumier ou des poncifs culturels, et ayant pour auteurs des personnes obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels ".
Jean Dubuffet

Personnages en majesté d'Aloïse. Machines complexes d'Heinrich Anton Müller. Villes géantes d'Adolf Wölfli. Ces créations étranges, souvent élaborées avec des " moyens d'infortune ", ont en commun d'être nées dans l'ignorance presque totale de la culture établie, en marge des circuits de diffusion. De même le célèbre Palais du facteur Cheval, la maison de Picassiette, le manège du vacher Petit Pierre, les sculptures du mystique Podesta ou les dessins du tonnelier Pépé Vignes relèvent d'un génie créatif sauvage et spontané. Orientées sous le vent de l'art brut " selon la formule de Dubuffet qui les trouvait " interloquantes ", ces œuvres fascinent aujourd'hui un nombre croissant d'amateurs, de collectionneurs et d'artistes.
Familier de Dubuffet, Michel Ragon a été, dès 1947, le témoin privilégié des aventures et mésaventures de cet art populaire auxquelles fut incidemment mêlé le grand artiste Gaston Chaissac. Avec Du côté de l'Art brut, qui regroupe un choix exceptionnel de ces œuvres souvent méconnues, et pour certaines inédites ou détruites, il nous conte l'histoire hors normes de ces créateurs qui semblent nier l'Art, au sens propre du terme, mais qui en réalité, le subliment.

 

 
     
  Il fait sombre va-t-en
Cercueils au Ghana
Thierry Secretan

Le second samedi d'août 1987, au Ghana, les pêcheurs de Bortianor enterraient Tse Obaneh, le doyen du village, dans un gigantesque oignon vert en bois. Ni les tiges ni les radicelles ne manquaient. L'ensemble, mesurant trois mètres, était peint aux couleurs de la réalité. Dessus, une figurine humaine plantait sa bêche dans un carré de six petits oignons. Le défunt était l'homme le plus riche de Bortianor et le propriétaire des champs d'oignons qui entourent le village face à l'océan. Ces cercueils, l'église les refuse. Mais à Los Angeles, New York, Paris et Zurich, les galeries d'art contemporain et les musées les exposent. Au Ghana, six ateliers produisent des œuvres d'art éphémères.
Il faut cinq jours pour fabriquer un cercueil et vingt-quatre heures pour l'enterrer.

 

 

 
     
  L'art outsider
Art brut et création hors normes au XXe siècle
Colin Rhodes

Collection l'univers de l'art

Il existe une catégorie de créateurs hors normes dont la production plastique, par sa puissance et son originalité, s'affirme immédiatement en tant qu'art. On regroupe ces œuvres sous le terme d'art outsider. Créée en 1972 par le théoricien britannique Roger Cardinal, qui souhaitait forger un équivalent anglais au concept d'art brut inventé par Jean Dubuffet, cette appellation est cependant bien moins restrictive : elle qualifie non seulement des œuvres d'autodidactes, de médiums, de malades mentaux ou de criminels, mais aussi celles de créateurs en marge par leur situation géographique. Tous auraient en effet pour caractéristique de se situer à l'écart de la culture dominante et d'offrir par conséquent des œuvres préservées de son influence. Première étude d'ensemble sur l'art outsider, cet ouvrage retrace son histoire du début du XXe siècle - une cinquantaine d'années avant l'apparition de la notion d'art brut - à nos jours. Il s'attache à suivre l'évolution du discours qui accompagna sa réception et propose de nouvelles lectures critiques d'œuvres de personnalités aussi reconnues aujourd'hui qu'Aloïse, Adolf Wölfli, Gaston Chaissac, le Facteur Cheval, Howard Finster ou Chéri Samba. Colin Rhodes est professeur d'histoire et de théorie de l'art à la Loughborough University en Grande-Bretagne. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'art moderne et contemporain dont, dans la collection l'Univers de l'Art, le Primitivisme et l'art moderne.
Éditions Thames & Hudson


C'est le hasard qui permet la découverte d'artistes outsider. Leur œuvre ne devient art que par l'acte qui la désigne ainsi, bien que celui-ci ne change en rien ses qualités intrinsèques. Elle est attrayante qu'elle soit visible par un large public ou tout à fait confidentielle, et en ce sens, elle est douée d'une présence fragile et séduisante, comme le montre " la découverte " de Martin Ramirez (1895-1963). Celle-ci eut lieu après plusieurs années de destruction arbitraire de son œuvre, la création d'images n'étant pas jugée digne d'intérêt dans l'hôpital où il était interné. Le concept d'art brut inventé par Dubuffet est né de l'intérêt des surréalistes pour des phénomènes extérieurs aux attentes et préjugés individuels et résidant dans des expériences du quotidien trop souvent négligées. Les œuvres décrites ici ont été créées dans des circonstances modestes, bien qu'elles soient exemptes de banalité ou de prosaïsme. Le spectateur extérieur ne peut guère espérer parvenir à une compréhension de ces réalités singulières identique à celle de leur créateur, mais la puissance durable de l'art outsider réside précisément dans sa nature insaisissable, une caractéristique chère aux surréalistes. Il faudrait quand nous les contemplons être dans la disposition décrite par André Breton dans son essai lyrique, L'Amour fou (1937) : " Foin de toute captivité, fût-ce aux ordres de l'utilité universelle, fût-ce dans les jardins de pierres précieuses de Monteruma ! Aujourd'hui encore je n'attends rien que de ma seule disponibilité, que de cette soif d'errer à la rencontre de tout, don't je m'assure qu'elle me maintient en communication mystérieuse avec tous les êtres disponibles comme si nous étions appelés à nous réunir soudain. J'aimerais que ma vie ne laissât après elle d'autre murmure que celui d'une chanson de guetteur, d'une chanson pour tromper l'attente. Indépendamment de ce qui arrive, n'arrive pas, c'est l'attente qui est magnifique. "

 


 
     
  Les jouets de l'imaginaire
" Raymonde et Pierre Petit "
par Jocelyne et Jean-Paul Le Maguet

Collection jardin secret

Des jouets ?
Des pièces de bois sculptées ? Par centaines, ils imposent leur existence colorée, ils créent plaisir ou malaise au regard, ils interpellent !
De l'atelier obscur et mystérieux aux étals du Printemps de la chanson de Bourges, et jusque chez les célébrités qui les acquièrent, ils ont forcé l'attention !
Pierre et Raymonde Petit ont en effet fabriqué, toute leur vie durant, des centaines de pièces de bois, sculptées et peintes qui sont souvent à mi-chemin du jouet et de l'objet symbole, entre le réel reproduit et le fantasme le plus abouti. Troublant, naïf, violent, émouvant.
Quatre cents de ces pièces sont récemment entrées, pour mémoire, au Musée du Berry, de Bourges, et dans les collections d'objets d'arts décoratifs de l'Hôtel Lallemand.
La collection ainsi présentée est enrichie, au niveau de son exposition, de prêts de particuliers, personnalité du monde de la culture.
Livre et exposition rendent ainsi hommage à une production d'expression populaire inédite, remarquable, et à l'homme étonnant qui en porta le projet.

 

 
     
 

Un imagier au siècle des robots

Jean-Louis Lanoux

Originaire d'un bourg du centre de la France, La Chapelle d'Angillon (18380 Cher), il n'a jamais quitté son Berry natal. Depuis toujours, il vit et travaille à Bourges dont le cadre médiéval flatte son imagination candide et insolite. Des milliers de " jouets " en bois sont passés entre les mains noueuses de cet ancien ouvrier d'une entreprise de menuiserie (il était scieur) qui continue inlassablement, poussé par une nécessité intérieure qui ne s'éteindra qu'avec sa vie, à fabriquer un petit univers ludique et frais, sincèrement énigmatique cependant, où, si la presse locale ne veut voir que le passe-temps d'un " Gepetto " du troisième âge, les amateurs sensibles décèlent immédiatement ce caractère furtif et fort inventif qui est le sceau des vrais créateurs d'art brut.
Une petite étiquette dérisoire sur la porte d'un immeuble vétuste, au cœur d'un quartier moyenâgeux. Une main malhabile y a tracé en lettres majuscules ce nom qui semble échappé d'une comptine : Petit Pierre.

 


 
     
  Les primitifs du XXe siècle

Art brut et Art des malades mentaux

L'intérêt que porte notre siècle à l'art des malades mentaux et, depuis quelques décennies, à l'art brut n'a cessé de croître. On se presse dans les expositions qui dévoilent une production née en dehors des circuits culturels.
Mais qu'est-ce qui motive cet engouement ? Est-ce l'amusement suscité par l'irrévérence de quelques anonymes envers le milieu de l'art ? Une curiosité inassouvie pour la face cachée de notre société ? Ou peut-être le sentiment troublant que tous ces actes créateurs nous interrogent sur nous-mêmes ? Dans cette production artistique d'une grande diversité, il n'est question que d'un seul et même sujet, l'humain. Qu'il soit blessé, déchiré, ou brisé à jamais, l'homme tente désespérément de reconstruire, à l'aide d'un peu de couleurs ou de quelques morceaux de pierre, ce qui le différencie de l'autre, son identité.

 


 
     
  Abcd une collection d'art brut

Actes sud ABCD

" La folie n'est pas une maladie, mais un état d'évolution, comme un état d'amok, qui peut coexister avec un bon équilibre psychique. C'est la pathologie qui intoxique les psychiatres : ils ne voient que les scories et non le radium dans le minerai … "

À travers une sélection de plus de trois cents œuvres, la collection composée par Bruno Decharme et présentée par ABCD - Art Brut Connaissance & diffusion " rassemble les principaux auteurs d'art brut de la fin du XIXe siècle à nos jours.
Phénomène artistique sans précédent, l'art brut ne peut être apparenté à une avant-garde, à un mouvement constitué ou à une école esthétique. Annoncé par les travaux précurseurs de psychiatres comme Hans Prinzhorn, révélé sous les auspices divers de Michel Tapié, André Breton, Jean Dubuffet, qui en édifie la théorie, et Michel Thévoz, qui en développe les principes, l'art brut occupe, parmi les grandes découvertes du monde des arts, une place à part.
Suscitant sans cesse la marge en offrant celle-ci à notre interrogation, l'art brut, fruit de la pure nécessité, s'incarne dans des œuvres singulières produites par des gens sur lesquels les systèmes culturels institués ont peu ou pas des prise. Cet ouvrage se propose de montrer, en trois temps, sa richesse et sa complexité.
Le premier, celui des " œuvres ", invite à porter un regard sur les créations de quatre-vingts auteurs et, pour chacun d'entre eux, à aller à la rencontre de son monde particulier, parfois insolite et déroutant, toujours fascinant par l'énigme qu'il représente.
Les " biographies ", dans un deuxième temps, exposent les parcours imagés souvent troublés de ces extraordinaires hommes et femmes " du commun ". Vies fécondes, bien qu'obscures, cachées derrière une flamboyante imagination plastique. Enfin, " le journal ", réflexion en forme d'abécédaire menée avec les participations croisées déhistoriens de l'art, écrivains, philosophes, psychiatres, psychanalystes, apporte un éclairage original sur les multiples facettes du sujet.